Pragmatismes et naturalismes
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Dans sa dernière parution, Archives de
philosophie se tourne une fois encore vers les États-Unis, en
particulier vers la riche et féconde sphère des pragmatismes. Car il y a un
esprit propre à cette région du monde, dans laquelle la création de nouveaux États s’accompagne
d’une profonde aptitude à
déchiffrer les événements à partir d’une fine et claire intelligence des
philosophies politiques contractuelles et libérales des xviie et xviiie siècles européens.
Ce même esprit anime, pour une part, un John Dewey voyant dans le parcours
progressif de la conscience hégélien une évolution au sens biologique du terme,
plus précisément au sens darwinien. Son
geste pragmatique, prolongé par William James, George Mead ou Joseph Margolis, contribue
à donner une figure nouvelle à la philosophie, unissant sciences humaines et
sciences de la nature. Le dossier « Pragmatismes et naturalismes.
Perspectives » coordonné avec finesse, pédagogie, exigence didactique et
scientifique par Claude Gautier, réunit six articles informés, rigoureux,
précis. L’une de ses qualités éclatantes
est de mettre en lumière, justement parce que cela relève de l’essence même des
pragmatismes, la beauté et la valeur de ce qui est cruellement absent de
nos jours : la conversation ou le dialogue entre ce qui, d’évidence ou par
idéologie, ne semble pas pouvoir s’y prêter.
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